23/09/2008
_The history of science fiction_
The history of science fiction : Adam ROBERTS : Palgrave (série Palgrave histories of literature) : 2007 : ill Photo de Thierry VIVES : ISBN-13 978-0-230-54691-2 : 368 pages (y compris index et biblio et annexes) : 17 Euros 28 port compris pour un TP.
Nous devons cet ouvrage à d'Adam ROBERTS, un personnage qui est à la fois un écrivain de SF (sous son nom pour des oeuvres sérieuses et non-traduites à l'exception de Gradisil, sous divers pseudos pour des oeuvres parodiques ou opportunistes et bizzarement traduites) doublé d'un professeur d'université et d'un théoricien de la SF.
Cet encrage dans les deux camps lui permet donc de s'attaquer à l'un des serpents de mer des ouvrages de référence, à savoir la rédaction d'une histoire générale de la SF. Cet exercice est tellement perilleux qu'il reste rarissime sous un forme autre que schématique (c'est à dire parfois simplifiée à l'excès comme le Miller) les meilleurs réprésentants de cette espèce étant à ce jour étant le Aldiss, le Del Rey, le Gunn et le Sadoul (le seul en Français).
Roberts divise donc son histoire de la SF en 14+1 chapitres, le premier étant un peu à part puisque sacrifiant aux habituels exercices imposés typiques de tels ouvrages, à savoir tenter de répondre aux questions classiques "Qu'est-ce que la SF" et "Quand commence-t-elle ?".
Les chapitres (d'une taille équivalente, entre 20 et 30 pages) traitent chacun d'une période donnée (de -400 à 1600, le XVIIème, les pulps, 1970-1990 etc...) et se concentrent sur la SF écrite à l'exception de deux d'entre eux qui traitent spécifiquement la TV, le cinéma et les autres formes que peuvent prendre la SF.
Il y a en fait dans cet ouvrage deux livres différents d'une taille équivalente :
1) le premier est une histoire de la SF de 400 avant JC (puisque Roberts commence la SF avec les premiers textes grecs) à 1926. Cette partie fait donc 170 pages et pourrait être qualifiée de "Versinesque" en ce sens qu'elle traite d'à peu près tous les ouvarges conjecturaux connus, fussent-ils parus en Croatie même s'ils n'ont jamais eu aucune influence mesurable sur le genre. C'est fort érudit (citations latines, russes, françaises) et certainement très pointu (trop ambitieusement parfois comme lorsque le titre Sans dessus-dessous de Verne est présenté à tort comme un jeu de mot sur une expression française bien connue : Sens dessous-dessous -sic-) mais les Westfahliens comme moi pourront trouver cette litanie de voyages extraordinaires (parfois strictement inconnus) d'une relevance et d'une portée limitée en ce qui concerne l'histoire et l'évolution du genre.
Nettement plus intéressante est la thèse qui sous-tend cette partie, à savoir l'opposition entre la Fantasy et la SF suivant des lignes religieuses. En gros (je schématise), la Fantasy serait plutôt issue d'une vision catholique des choses (plus mystique) et la SF d'une vision plus protestante (plus pragmatique), et ce indépendamment des convictions religieuses des auteurs. Cette thèse est plutôt séduisante et, quand Roberts la creuse à l'aide d'exemples (ce qui n'est pas tout le temps le cas), non dénuée d'une validité apparente.
2) le second est une histoire de la SF "moderne" des pulps à 2000 et c'est cette partie qui me pose problème.
En effet, il me parait assez illusoire de vouloir écrire l'histoire de la SF sur ces 80 dernières années en à peine 170 pages, sauf à se retrouver à ne faire que du survol.
Il est d'ailleurs symptomatique de voir que Ashley, face à une problématique similaire bien que plus réduite (puisque portant uniquement sur les magazines), s'est vu contraint d'augementer le nombre de tomes de son histoire des magazines de SF et de raccourcir l'intervalle traité par chacun tant la matière est importante et riche.
Les derniers chapitres de cet ouvrage sont donc parcourus au pas de charge (aucune mention du rôle ou même de l'existence des anthologies originales des années 70-90 par exemple et pour rester dans le domaine couvert par Ashley) et sont de plus plombés par un mode de narration qui ne suit pas un ordre chronologique plus ou moins strict comme on l'attendrait d'une histoire de la SF. On a plutôt droit à une suite de fiches auteurs (pour l'âge d'or Asimov, Heinlein, Vance, Van Vogt, Anderson etc...) qui d'ailleurs ne sont même pas rencontrées dans l'ordre chronologique de l'apparition de leur sujet sur la scène SF.
Du coup, cette seconde partie ne se lit pas comme une histoire de la SF mais comme un collage d'entrées d'encyclopédie (auteurs, mouvements, médias...) mises bout à bout. Il est donc très difficile pour un lecteur novice dans le genre de percevoir un quelquonque mouvement d'ensemble de la SF puisque des textes (et des films et des séries TV) contemporains vont être cités dans divers chapitres, lors
de l'examen de leurs auteurs et non placés dans le continuum de l'évolution du genre.
Le choix d'un comparativement plus faible espace dévolu aux 80 dernières années génère alors le problème des nombreux oublis. Par exemple des auteurs comme Clement, Farmer ou Russell, pourtant au coeur du genre se trouvent ne jamais être mentionnés alors qu'une large place est donnée à des auteurs un peu "branchouilles" (Pynchon, Roth, Atwood..). Ceci pose alors la question de la représentativité d'une histoire du genre dotée d'une mémoire aussi sélective.
En plus, des chipoteurs comme moi bondiront à la phrase sur Jack WILLIAMSON : "I know of no complete bibliography of his work", affirmation sympathique pour Hauptmann ou à la citation comme source de référence d'un aussi remarquable ouvrage que le Gattégno.
Ce livre n'est donc pas la très attendue "Histoire de la SF" définitive et actualisée même s'il peut prétendre à ce titre pour la période anté-pulps. Avant d'accabler l'auteur, on peut aussi se demander (et Roberts y fait allusion) si une histoire de la SF moderne détaillée est un projet faisable et surtout commercialisable (voir la stagnation du projet SFX3). Quoi qu'il en soit, cette hsitoire de la SF là n'offre pas grand chose de plus qu'une encyclopédie "normale" (celle de D'Ammassa pour en choisir une récente) et, étonnant paradoxe, n'offre absolument pas du fait même de sa structure, une perspective historique.
Note GHOR : 2 étoiles (pour la première partie et la thèse originale)
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21/07/2008
_Worlds out of words : The SF novels of Samuel R. Delany_
_Worlds out of words : The SF novels of Samuel R. Delany_ : Douglas BARBOUR : Bran's Head : 1979 : pas d'illustration : ISBN-10 0-905220-13-7 : 171 pages (y compris index et biblio) : une petite vingtaine d'Euros port compris pour un TP d'occase.
Samuel Ray Delany, malgré sa faible production (une dizaine de romans et une trentaine de nouvelles), est un auteur à qui on a consacré déjà un certain nombre d'ouvrages analytiques et qui a récemment bénéficié d'une nouvelle mise à disposition pour les lecteurs francophones.
Cet ouvrage est chronologiquement le premier et couvre, malgré celà, l'essentiel de la production de Delany. Traitant uniquement des romans au motif que les nouvelles reprennent les mêmes thématiques et techniques, il est organisé en sept chapitres de longueur inégale.
Les quatre premiers sont thématiques et tracent certains motifs dans les romans de Delany (à l'exception de Dalghren & Triton, voir plus bas). Les approches choisies sont :
1 - "The quest" : qui montre le canevas standard utilisé par Delany dans ses premiers courts romans généralement parus en Ace Double.
2- "Cultural, litterary and mythological allusion" : qui explore l'utilisation par l'auteur de divers références culturelles.
3- "The creation of possible future cultures" : qui approfondit les techniques utilisées par Delany pour donner une certaine véracité à des décors science-fictifs.
4- "Style and structure" : qui se penche sur la 'technique' de construction ou de narration des textes.
Les deux chapitres suivants traitent des deux oeuvres maitresses de l'auteur :
5- "Dalghren" : roman très ambitieux IIRC non traduit en VF.
6- "Triton" : roman probablement moins ambitieux mais tout aussi travaillé qui marque la tentative de Delany de revenir à une SF plus 'accessible'.
Cette partie du livre de Barbour se clôt par une courte conclusion sur la place de Delany dans le genre.
Il y a aussi une bibiographie assez intéressante (et internationale, chose rare) et plutôt détaillée (caractéristiques des diverses rééditions par exemple).
Je ne suis pas un grand amateur de Delany et j'en ai lu assez peu, principalement des nouvelles ce qui me met un peu hors-jeu pour avoir un avis vraiment fouillé et étayé sur ce livre qui se révèle toutefois d'une lecture asez aisée.
Mon impression est parfois une certaine surestimation des oeuvres de jeunesse de Delany dont la collection de parution (les fameux Aces Double) n'est certes pas un repaire de la grande littérature ou de la grande SF.
Sans tomber dans la psychanalyse de bazar, j'aurais aussi trouvé pertinent qu'une plus grande attention soit portée à la personnalité un peu 'hors-norme' pour le milieu de la SF de l'époque de Delany (Noir, Cultivé, Homosexuel) et sur l'importance de son histoire personnelle dans ses choix littéraires.
La bibliographie est assez moyennement exploitable (trop d'entrées, les recueils placés avec les nouvelles) mais est riche et souffre surtout de l'absence d'une galerie photo qui est remplacée par des descriptions littérales qui ne sont parfois pas idéales pour déterminer de quelle édition on parle.
Pour finir, la principale réflexion que m'a inspirée cet ouvrage l'a été par une phrase de la conclusion de Barbour : "...Delany is still a relatively young writer with a long career ahead of him..." qui, quand on voit comment la carrière de Delany s'est arrêtée peu après l'époque de parution de cet ouvrage, pose des questions sans réponses sur le pourquoi de ce quasi abandon et sur les rapports entre le genre et cet auteur.
Note GHOR : 2 étoiles (sans grandes raisons)
07:49 | 07:49 | Etudes mono-auteur | Etudes mono-auteur | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : delany, science-fiction, 2 étoiles, anglais | Tags : delany, science-fiction, 2 étoiles, anglais
17/07/2008
_Textual poachers_
Textual poachers : Television fans and participatory culture: Henry JENKINS : Routledge : 1992 : ISBN-10 0-415-90572-9 : 343 pages (y compris index et bibliographie) : une grosse vingtaine d'Euros port compris pour un TP.
Cet ouvrage est une des premières études sociologiques (ou ethnographiques) consacrée au phénomène du fandom. A ce titre, il est un des textes fondateurs de ce domaine particulier qui se concentre sur les lecteurs (ou spectateurs dans ce cas) plus que sur le corpus. Ce livre, pionnier de l'analyse de certains des acteurs incontournables de la SF compte parmi sa descendance des livres comme ceux de Torres, Sanders ou Bacon-Smith.
En se focalisant sur ce que l'on nomme les media-fans (amateurs de séries TV ou de séries filmiques, généralement SF mais pas exclusivement), il n'est évidemment pas un portrait fidèle du microcosme des fans de littérature SF mais apporte beaucoup d'enseignements sur des pratiques que l'on rencontre aussi chez eux.
En terme de structure, il est organisé en 8 chapitres :
1) "Get a life" : une longue partie introductive au milieu de la SF (puisque la plupart des séries braconnées appartiennent au genre) et à celui des fans qui donne une première idée de la complexité et des nombreuses structures qui sous-tendent le fandom (APA, clubs, conventions, fanzines, prix, filk...).
2) "How texts become real" : décrit le processus d'appropriation par des individus de ce qui est initialement un produit commercial copyrighté et qui est ré-utilisé et transformé par l'ajout de matériau original, qu'il soit canonique ou pas.
3 "Fan critics" : montre comment cette appropriation n'est pas simplement aveugle mais s'accompagne à la fois d'un discours critique sur l'oeuvre mais aussi d'une prise en compte des paramètres (économiques le plus souvent) externes à celle-ci.
4) "It's not a fairy tale anymore" : se focalise sur la série télévisuelle Beauty and the beast (La belle et la bêteen VF, IIRC) et étudie les (fem)fans dans leurs pratiques et leurs motivations.
5) "Scribbling in the margins" : traite de la fan-fiction (fanfic), une production d'oeuvres (littéraires pour l'instant) qui enrichissent, modifient ou parfois contredisent ou renient les oeuvres "officielles" (le canon).
6) "Slash and the fan-writing community" : au sein de la fan-fiction en général, s'intéresse au "slash", c'est à dire des fictions mettant en scène les relations amoureuses homosexuelles de deux personnages d'une ou plusieurs séries. Particulièrement la plus connue de ces catégories : K/S, c'est à dire des fictions montrant Kirk & Spock comme amants.
7) "Layers of meaning" : creuse le domaine , nouveau à l'époque, des créations audio-visuelles dérivées des séries.
8) "Strangers no more, we sing" : se penche sur un phénomène propre au fandom SF initialement mais qui a migré vers les media-fans, celui du filk, c'est à dire la production de textes et chansons spécifiques à la communauté SF.
Suivent une conclusion, un appendice donnant quelques précisions sur les principales séries citées, une bibliographie et un index.
Cet ouvrage est a replacer dans son contexte et représente, pour l'époque, une grande première dans son traitement des fans sous un angle à la fois académique s'appuyant sur une étude longue et étayée mais aussi respectueux du fait de l'appartenance de l'auteur à ce milieu.
En effet, il va plus loin, pour la première fois (plus ou moins), que l'image d'Epinal de l'amateur de ST déguisé en Spock ou du traducteur de la Bible en Klingon, en montrant que ces fans ont à la fois une vraie stratégie de consommation, font preuve d'une clairvoyance assez remarquable nourrie par une analyse permanente à tous les niveaux de l'oeuvre et de son contexte, mais aussi (et surtout) que ces fans sont eux-mêmes (et bien sûr à leur niveau parfois modeste) devenus des producteurs d'oeuvres d'art dans plusieurs domaines (récit, BD, chanson, vidéo, illustration...).
Loin d'être de simples consommateurs d'images décérébrés, les media-fans deviennent alors des co-auteurs qui s'approprient d'une façon parfois peu légale (d'où l'usage du concept de "braconnage") un univers et des personnages et les font leurs en l'analysant puis en l'intellectualisant et enfin en l'enrichissant. Pour l'époque, cette idée était tout simplement révolutionnaire et a eu du mal à s'insérer dans un discours dominant qui opposait la high culture (élitiste, sophistiqué, active) et la popular culture (passive, limitée). C'est là la grande force de cet ouvrage, cet effort de montrer les activités nombreuses des media-fans sous un jour positif et comme créateur "net" de sens.
On pourra regretter deux choses à ce livre, la première étant un nombre important de coquilles systématiques concernant les noms propres (Gernsbeck, Lundwell) relevant du domaine de la SF écrite (qui n'est visiblement pas la tasse de thé de Jenkins), le seconde étant qu'une actualisation est éminemment souhaitable au vu de l'évolution actuelle des techniques de production d'oeuvres et de communication de ces oeuvres entre fans. Il y a un petit paragraphe sur usenet mais on rêverait d'une étude sur les webzines, les sites communautaires ou l'animation en 3-D.
Note GOR : 2 étoiles
10:18 | 10:18 | Ouvrages thématiques | Ouvrages thématiques | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : 2 étoiles, anglais | Tags : 2 étoiles, anglais
13/07/2008
_The Futurians_
The Futurians : Damon KNIGHT : John Day : 1977 : ISBN-10 0-381-98288-2 : 276 pages (y compris index et cahiers photographiques N&B) : d'occase pour une dizaine d'Euros (+ port) pour un petit HC avec jaquette.
Les Futurians sont un groupe d'écrivains et d'éditeurs américains qui ont formé, dans les années d'immédiate avant-guerre, une sorte de communauté entièrement tournée vers la SF, partageant logement, combats, ambitions littéraires, sources de revenu et parfois même épouses. Les plus connus des anciens Futurians sont, outre Damon Knight lui-même, Isaac Asimov, James Blish, Fred Pohl, Cyril Kornbluth, Judith Merril et Don A. Wollheim qui sont tous devenus des acteurs majeurs de la SF US des années 50 à 80, tant dans des rôles d'écrivains que dans ceux de directeurs de collection, critiques ou redacteurs en chef.
Damon Knight raconte donc dans cet ouvrage l'histoire au jour le jour de ce groupe de personnages, de leur rencontre à leur mort (pour une partie d'entre eux). Pour ce faire, il s'appuie sur sa propre mémoire mais aussi sur des interviews avec les survivants ou leur famille pour les décédés ainsi que sur les traces écrites laissées par les membres du groupe. Pour nous plonger un peu plus dans l'ambiance, un certain nombre de photographies d'époque sont insérées. Elles montrent les personnages cités dans le livre ainsi que certaines de leurs productions (fanzines, magazines, dessins). On regrettera que ces dernières ne soient hélas pas légendées.
Ce livre est assez cru et remet en question le mythe qui s'est formé autour de ce groupe de gens destinés à devenir célèbres dans le milieu de la SF. En effet, au fil de la lecture, on en s'éloigne de plus en plus du récit d'une stimulante aventure intellectuelle pour découvrir celui de l'existence petite et étriquée d'un groupe de jeunes adultes immatures et complexés. Au lieu de grandes ambitions pour la SF, on assiste plutôt à des luttes incessantes pour le pouvoir. Ces luttes étaient menées à la fois contre l'extérieur du groupe (Gernsback, d'autres groupes de fans, Sykora, Moskowitz) pour obtenir l'illusoire "contrôle" du fandom et se prolongeaient aussi en interne entre les membres les plus importants pour déterminer qui était l'alpha-mâle. J'emploie à dessein cette expression parce que le groupe était aussi parcouru par une grande tension sexuelle où la conquête des rares filles était un source de conflit importante.
Knight nous brosse un portrait sans fard d'une bande de post-ados, certes brillants mais parfois aux limites de la psychose, immatures, sans le sou et pratiquant l'auto-destruction (alcool, cigarettes, bagarres) avec un entrain qui fait un peu froid dans le dos. Tout cela est très lucide, ce qui est à l'honneur de l'honnêteté de Knight, mais l'impression finale est celle d'un groupe de malades mentaux, affublés de diverses tares, inadaptés et pour tout dire pas vraiment sympathiques. Même si les groupes d'amateurs, quel que soit le domaine, sont toujours le lieu de luttes d'influence, la taille des égos et les capacités intellectuelles et artistiques certaines des Futurians couplée à une promiscuité économiquement imposée, exacerbent nettement le côté malsain de telles rivalités.
Ce document est important pour mettre en perspective certaines histoires de la SF (on pensera aux mémoires d'Asimov qui ne sort pas grandi de ce livre) que le recul et la célébrité ont visiblement tendance à enjoliver. Un témoignage de première main sur une époque et des personnages clefs d'une SF encore balbutiante. On pourra aussi comparer le récit des évènements fait par Knight à d'autres relations de la même période, en particulier l'autobiographie de Pohl : The way the future was ou les volumineuses mémoires d'Asimov.
Note GHOR : 2 étoiles
14:44 | 14:44 | Biographies & autobiographies | Biographies & autobiographies | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : futurians, pohl, knight, sf, science-fiction, 2 étoiles, anglais | Tags : futurians, pohl, knight, sf, science-fiction, 2 étoiles, anglais
_On SF_
On SF : Thomas M. Disch : The University of Michigan Press : 2005 : ISBN 0-472-06896-2 : 271 pages (y compris index) : 24.95 USD pour un TP.
Cet ouvrage rassemble les textes de Disch (de 1970 à 2000 en gros) parus dans divers supports (préfaces, journaux littéraires, revues d'études SF). C'est un livre similaire dans son principe au "ramasse-tout" de Goimard dans la collection qu'il dirige (Critique de la Science-Fiction). Il ne semble pas y avoir de texte inédit. Du coup, cette construction entraîne forcément la possibilité de doublons, particulièrement pour les textes phares de Disch comme The embarrassments of science fiction.
Sur le fond, c'est du Disch dans son mode habituel, c'est à dire à la fois féroce par une critique sévère sur les limitations de la SF (assimilée dans son fonctionnement à de la littérature enfantine), des attaques hilarantes sur ses cibles favorites (RAH, les sharecroppeurs, le fandom...) et généralement une grande justesse d'analyse. Les piques de Disch portent d'autant plus qu'elles viennent de l'intérieur du genre (qu'il n'a pas renié comme a pu le faire Malzberg) et qu'elles sont fondées sur le constat que la SF n'a (en règle générale) pas réussi à concrétiser son potentiel de littérature originale et d'initiatrice de réflexions qui pourraient se révéler vitales pour notre avenir.
C'est donc là l'oeuvre critique d'un connaisseur et d'un praticien exigeant, mais qui est handicapée par un flagrant manque d'unité. En effet, les textes sont, du fait leurs origines, fondamentalement disjoints. Du coup, la réflexion de Disch sur la SF est, dans ce volume, présentée d'une façon un peu hachée, qui se révèle préjudiciable à la pleine reconnaissance de sa qualité. On préfèrera nettement The dreams our stuff is made of, qui bénéficie d'une homogénéité supérieure.
C'est en tout cas un livre à la fois rafraîchissant et solidement argumenté, qui manque surtout d'unité et souffre parfois de la présence de textes mineurs. A déconseiller à ce qui pensent que la SF est la 8ème merveille du monde.
Note GHOR : 2 étoiles
14:43 | 14:43 | Ouvrages de référence divers | Ouvrages de référence divers | Lien permanent | Lien permanent | Commentaires (0) | Commentaires (0) | Tags : disch, 2 étoiles, anglais | Tags : disch, 2 étoiles, anglais